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MAUVAIS REVE

Christian LEOURIER

Le résumé

Bien que d’origine extrêmement modeste, Simon est devenu, à quinze ans, une véritable vedette dans le domaine de la sculpture de rêves. Ses créations oniriques sont très recherchées par des clients avides de sensations nouvelles. Mais l’Institut pour lequel il travaille est racheté par Brescia, politicien italien et richissime homme d’affaires. Entre ses mains, l’induction onirique va se révéler une arme redoutable pour manipuler les esprits. Simon va-t-il se rendre compte dans quel piège il est tombé ? D’autant plus que les rêves peuvent tourner au cauchemar… et tuer.

A travers la destinée du jeune Simon, Christian Léourier s’emploie à démonter les mécanismes du fascisme « soft » , basé sur les moyens de communication moderne et sur les loisirs de masse. Un roman d’apprentissage fort et une subtile analyse politique.

L'extrait

    Ce fut la douleur de ses muscles contractés qui le ramena à la conscience. Il éprouvait aussi un élancement atroce à la base de l’occiput, à l’endroit où pénétrait le cathéter.
    Il ressentait encore dans sa gorge la brûlure de l’eau salée. Mais l’odeur du plastique le ramenait à un environnement familier : la cellule de l’oniro. Des voix lui parvenaient sans qu’il pût en rassembler les éclats dans un dialogue cohérent. Il ouvrit les paupières. Le docteur Lejeune se penchait sur lui. Les paroles s’articulèrent enfin entre elles.
    — Il revient.
    — Ses constantes ? lâcha un autre homme, que Simon ne voyait pas.
    — Elles s’améliorent, répondit Lejeune.
    — L’oniro ? Où en est l’oniro ?
    — Il en a récupéré six, précisa une troisième voix, probablement un techno.
    — Bon sang, où sont les quatre autres ?
     Simon peinait à donner un sens à ces propos. Il comprenait seulement qu’on l’avait réveillé prématurément, sans passer par la phase de désengagement. Ses clients rêvaient-ils encore, livrés au seul appareil ?
    — Sept ! annonça le techno. Une aiguille pénétra dans le bras de Simon
    — J’ai mal, articula-t-il d’une voix pâteuse.
    — Mais enfin, que s’est-il passé ? demanda Lejeune.
    — En tout cas, ça ne vient pas de la machine, s’empressa de préciser le technicien.
    Simon ne répondit rien. Des souvenirs remontaient à la surface de son esprit engourdi, telles des bulles crevant la boue d’un marécage. D’abord, le chant des marins, puis les voiles qui se déploient dans le soleil. Moby Dick… Appuyé à la rambarde du gaillard d’avant, Achab, le capitaine du Pequod, exhorte son équipage. Sa jambe gauche, taillée dans la mâchoire d’un cachalot, luit doucement dans la lumière du matin. Une cicatrice traverse son visage, prolongée par une mèche de cheveux blancs. Il a l’œil noir, la mâchoire carrée, le front buté, mais il n’emprunte pas les traits de Gregory Peck. Tout de suite, un rêveur s’est attribué le personnage. Et les autres – à peine discernables des figurants que l’oniro a généré à partir des images mentales de Simon – s’enthousiasment à l’idée de chasser la baleine blanche. Simon baigne dans leur euphorie. Jusqu'à cette chasse… Soudain, la peur. Un sentiment de panique qui va bien au-delà des montées d’adrénaline que viennent rechercher ses clients. Quelque chose lui échappe. Il faut revenir, rejoindre le
Pequod. Mais ses co-rêveurs ne répondent pas à ses efforts, fascinés par l’eau noire qui les cerne.
    Puis le cachalot crève la surface.
    Il est encore temps : Moby Dick n’est qu’un élément du rêve. Il l’y a lui-même introduit. Il en a donc la complète maîtrise. Pourtant l’œil du monstre se pose sur l’esquif et Simon se sent balayé par la haine qu’il exprime, il perd pied. Avec horreur, il voit l’imposante masse pencher dans sa direction… Le pire est encore cette vision d’horreur, juste avant d’être réveillé, cette chair sanglante dans la gueule du cétacé…
    — La baleine, souffle-t-il. Elle a été plus forte que moi…
    — Qu’est-ce qu’il raconte ? s’étonne le physio.
    — Il délire. Il est encore dans les vapes, s’emporte Lejeune.
    Mais Simon sait qu’il a raison. Il n’a pas dominé le rêve. Il a perdu tout contrôle. Cette constatation l’affole. Pourtant ses muscles se détendent, lui procurant un soulagement bienvenu : la piqûre fait son effet.  
    — On en a récupéré neuf, annonce la voix lointaine du techno. Le dixième est mort.

 

MAUVAIS RÊVE dans les médias :

LivrJeun
"« Manipulation, fascisme, révolte, des thèmes forts abordés dans ce roman de science-fiction qui explore le monde des rêves (…) Une idée originale desservie par une écriture agréable, nous ouvre les mécanismes de la manipulation de masses et aussi d'un futur étonnant. Au fil des pages Simon va se construire, d'abord naïf et coopératif, il deviendra critique et lucide, jusqu'à défendre sa propre liberté. Mais y arrivera-t-il ? Car cette progression intérieure, trame de ce roman d'apprentissage, navigue entre le virtuel et le réel et la porte reste ouverte à tout interprétation au point final. "
(Blandine David - critique intégrale)

Ricochet Jeune
"Christian Léourier, auteur entre autres d’une trilogie jeunesse sur la Révolution française, s’affirme encore ici comme un excellent inventeur d’histoires et un défenseur passionné de la liberté ! "
(Sophie Pilaire - critique intégrale)

La Revue des Livres pour Enfants
"L’auteur, nous dit-on, écrit « contre le totalitarisme rampant », et a pris, pour modèle de Briscia, Silvio Berlusconi. Mais l’atmosphère oppressante (dans un monde si proche du nôtre…) est tellement bien rendue que ce côté « livre à thèse » n’est pas pesant, et que le roman se lit d’une traite. Prenant ! "
(Marie-Ange Pompignoli)

Khimaira
"Dans un style direct et clair, l’auteur nous amène à réfléchir sur les notions de pouvoir en disséminant des indices à l’intérieur d’une excellente histoire aux dérives oniriques."
(Mélanie Lafrenière)

Citrouille
"Dans un récit d’anticipation extrêmement bien mené, Christian Léourier évoque une société de consommation toujours plus agressive. Un monde où la politique et les affaires se côtoient intimement. Un monde où tout peut s’acheter, se monnayer si on est puissant. Quel meilleur objet dès lors que les rêves pour bien (regardez l’Italie des dernières années). Espérons qu’il y ait encore des personnes engagées comme certains des personnages de ce roman pour lutter contre cela."
(Simon Roguet, librairie M’Lire à Laval)

L'Ecran Fantastique
"La sculpture de rêves, idée souvent employée, comme chez Brussolo, sous l’angle du rapport au réel ou de la quête d’identité, avec force délires visuels, est utilisée ici de façon inédite, comme un instrument de manipulation de masse identique à la télévision. Le richissime politicien aux allures de mafiosi ne ressemble pas à Berlusconi par hasard et l’analyse politique qui est faite du système ne manque pas de subtilité. Autrement dit, voilà un livre intelligent servi par une intrigue passionnante. A l’heure où le bruit médiatique parasite la réflexion personnelle et facilite le retour d’un fascisme rampant, où des pressions médiatiques favorisent une certaine censure, il est bon de réaffirmer les dangers du prêt à penser dispensé par un canal culturel unique et de rappeler la nécessité de préserver la liberté de la presse pour éviter les manipulations. Ce roman n’est pas seulement captivant, il est aussi utile, voire salutaire. "
(Claude Ecken )

Actu SF
"« Le service proposé par l’Institut n’est pas sans rappeller les univers virtuels très en vogue du style Second Life. Ce texte dénonce non sans humour et subtilité les ravages que peuvent causer des programmes dit divertissants dans le libre arbitre. Les références cinématographiques densifient l’univers et son autant de clins d’œil aux lecteurs."
(Nathalie Ruas – critique intégrale sur : actusf.com )

Lirado
"En conclusion un roman qui parle avec justesse du totalitarisme et dénonce la manipulation des masses et reste tout au long de la narration captivant et intéressant."
(critique intégrale sur : lirado.com )

Noosfere
"Tout au long de ce roman passionnant, Christian Léourier critique de façon percutante les médias abrutissants, véritable opium du peuple (…). Mauvais rêve est un roman qui pousse à s'interroger sur le monde qui nous entoure, mais aussi sur nos propres compromissions et démissions devant le rouleau compresseur médiatique. C'est un livre qui fait mal, car on se rend très vite compte à quel point il est réel, un livre qui devrait marquer ses lecteurs. "
(Lucie Chenue – critique intégrale sur : noosfere.com )

Le Littéraire.com
"Mauvais Rêve est sans conteste un roman de science-fiction d’une grande qualité, tant du point de vue de l’histoire que du talent narratif de l’auteur Christian Léourier, un des maîtres français du genre, qui sait aussi bien s’adresser à un public d’adolescents que d’adultes. (…) Tout en proposant une subtile analyse politique, ce roman d’apprentissage présente de nombreux atouts et sensibilisera le jeune public aux dangers du totalitarisme rampant sous le plaisir qu’offre une société de loisirs ."
(Franck Boussard – critique intégrale sur : lelitteraire.com )

Choisir un Livre
"Les thèmes chers à cette collection sous-tendent par ailleurs le récit qui offre matière à réflexion au lecteur, gagné par la sympathie du héros et le rythme soutenu de l’action."
(CG – critique intégrale sur : choisirunlivre.com )

Le Fantastique.net
"Encore une fois, ce livre de SF met le doigt là où se trouvent les dérives. (…) Ce roman est une nouvelle sonnette d’alarme de grande qualité littéraire parmi les centaines d’autres qui parsèment la SF et les littératures de genre. A ne pas manquer. "
(Michaël Espinosa, Critique intégrale sur lefantastique.net)

Thèmes

Arts - Conditionnement de l'être humain – Critique de la société – Immortalité  Perception de la réalite – Politique – Réalité Vituelle  Roman d’apprentissage 

Caractéristiques

N° 42 - Sortie : novembre 2006 - Age : Tout lecteur - Couverture illustrée par : Manchu. Format 13*20 cm - 9 euros - 216 pages - Collection Autres Mondes (Mango) - ISBN 13 : 978- 2 -7404-2081-2

dernière mise à jour le : 2312/07