Pour
quelques clics de plus: Bien que d’origine extrêmement
modeste, Simon est devenu, à quinze ans, une
véritable vedette dans le domaine de la sculpture de
rêves. Ses créations oniriques sont
très recherchées par des clients avides de
sensations nouvelles. Mais l’Institut pour lequel il
travaille est racheté par Brescia, politicien italien et
richissime homme d’affaires. Entre ses mains,
l’induction onirique va se révéler une
arme redoutable pour manipuler les esprits. Simon va-t-il se rendre
compte dans quel piège il est tombé ?
D’autant plus que les rêves peuvent tourner au
cauchemar… et tuer. LivrJeun Ricochet Jeune La Revue des
Livres pour Enfants Khimaira Citrouille L'Ecran
Fantastique Actu
SF Lirado Noosfere Le
Littéraire.com Choisir
un Livre Le
Fantastique.net Arts - Conditionnement de l'être humain
– Critique de la société
– Immortalité –
Perception de la réalite – Politique
– Réalité Vituelle – Roman
d’apprentissage N° 42 - Sortie : novembre 2006 - Age : Tout
lecteur -
Couverture illustrée par : Manchu.
Format 13*20 cm - 9
euros - 216 pages - Collection Autres Mondes (Mango) - ISBN 13 : 978- 2
-7404-2081-2
MAUVAIS REVE
Christian LEOURIER
Le
résumé
L'extrait
Ce fut la douleur de ses muscles contractés qui le ramena
à la conscience. Il éprouvait aussi un
élancement
atroce à la base de l’occiput, à
l’endroit
où pénétrait le cathéter.
Il ressentait encore dans sa gorge la
brûlure
de l’eau salée. Mais l’odeur du
plastique le
ramenait à un environnement familier : la cellule de
l’oniro. Des voix lui parvenaient sans qu’il
pût en
rassembler les éclats dans un dialogue cohérent.
Il
ouvrit les paupières. Le docteur Lejeune se penchait sur
lui.
Les paroles s’articulèrent enfin entre elles.
— Il revient.
— Ses constantes ?
lâcha un autre homme, que Simon ne voyait pas.
— Elles
s’améliorent, répondit Lejeune.
— L’oniro ?
Où en est l’oniro ?
— Il en a
récupéré six,
précisa une troisième voix, probablement un
techno.
— Bon sang, où sont
les quatre autres ?
Simon peinait à
donner un sens à
ces propos. Il comprenait seulement qu’on l’avait
réveillé prématurément,
sans passer par la
phase de désengagement. Ses clients rêvaient-ils
encore,
livrés au seul appareil ?
— Sept ! annonça le
techno.
Une aiguille pénétra dans le bras de Simon
— J’ai mal,
articula-t-il d’une voix pâteuse.
— Mais enfin, que
s’est-il passé ? demanda Lejeune.
— En tout cas, ça
ne vient pas de la machine, s’empressa de préciser
le technicien.
Simon ne répondit rien. Des
souvenirs
remontaient à la surface de son esprit engourdi, telles des
bulles crevant la boue d’un marécage.
D’abord, le
chant des marins, puis les voiles qui se déploient dans le
soleil. Moby Dick… Appuyé à la
rambarde du
gaillard d’avant, Achab, le capitaine du Pequod, exhorte son
équipage. Sa jambe gauche, taillée dans la
mâchoire
d’un cachalot, luit doucement dans la lumière du
matin.
Une cicatrice traverse son visage, prolongée par une
mèche de cheveux blancs. Il a l’œil
noir, la
mâchoire carrée, le front buté, mais il
n’emprunte pas les traits de Gregory Peck. Tout de suite, un
rêveur s’est attribué le personnage. Et
les autres
– à peine discernables des figurants que
l’oniro a
généré à partir des images
mentales de
Simon – s’enthousiasment à
l’idée de
chasser la baleine blanche. Simon baigne dans leur euphorie.
Jusqu'à cette chasse… Soudain, la peur. Un
sentiment de
panique qui va bien au-delà des montées
d’adrénaline que viennent rechercher ses clients.
Quelque
chose lui échappe. Il faut revenir, rejoindre le Pequod. Mais ses co-rêveurs
ne répondent pas à ses efforts,
fascinés par l’eau noire qui les cerne.
Puis le cachalot crève la
surface.
Il est encore temps : Moby Dick
n’est
qu’un élément du rêve. Il
l’y a
lui-même introduit. Il en a donc la complète
maîtrise. Pourtant l’œil du monstre se
pose sur
l’esquif et Simon se sent balayé par la haine
qu’il
exprime, il perd pied. Avec horreur, il voit l’imposante
masse
pencher dans sa direction… Le pire est encore cette vision
d’horreur, juste avant d’être
réveillé,
cette chair sanglante dans la gueule du
cétacé…
— La baleine, souffle-t-il.
Elle a été plus forte que moi…
— Qu’est-ce
qu’il raconte ? s’étonne le physio.
— Il délire. Il est
encore dans les vapes, s’emporte Lejeune.
Mais Simon sait qu’il a
raison. Il n’a
pas dominé le rêve. Il a perdu tout
contrôle. Cette
constatation l’affole. Pourtant ses muscles se
détendent,
lui procurant un soulagement bienvenu : la piqûre fait son
effet.
— On en a
récupéré neuf,
annonce la voix lointaine du techno. Le dixième est mort.
MAUVAIS
RÊVE dans les médias :
"« Manipulation, fascisme, révolte, des
thèmes forts abordés dans ce roman de science-fiction qui
explore le monde des rêves (…) Une idée originale
desservie par une écriture agréable, nous ouvre les
mécanismes de la manipulation de masses et aussi d'un futur
étonnant.
Au fil des pages Simon va se construire, d'abord naïf et
coopératif, il deviendra critique et lucide, jusqu'à
défendre sa propre liberté. Mais y arrivera-t-il ? Car
cette progression intérieure, trame de ce roman d'apprentissage,
navigue entre le virtuel et le réel et la porte reste ouverte
à tout interprétation au point final.
"
(Blandine David - critique intégrale)
"Christian Léourier, auteur
entre autres
d’une trilogie jeunesse sur la Révolution
française, s’affirme encore ici comme un excellent
inventeur d’histoires et un défenseur
passionné de
la liberté ! "
(Sophie Pilaire - critique intégrale)
"L’auteur, nous dit-on,
écrit «
contre le totalitarisme rampant », et a pris, pour
modèle
de Briscia, Silvio Berlusconi. Mais l’atmosphère
oppressante (dans un monde si proche du nôtre…)
est
tellement bien rendue que ce côté «
livre à
thèse » n’est pas pesant, et que le
roman se lit
d’une traite. Prenant ! "
(Marie-Ange Pompignoli)
"Dans un style direct et clair,
l’auteur nous amène à
réfléchir sur les notions de pouvoir en
disséminant des indices à
l’intérieur d’une excellente histoire
aux dérives oniriques."
(Mélanie Lafrenière)
"Dans un récit d’anticipation
extrêmement bien mené, Christian
Léourier
évoque une société de consommation
toujours plus
agressive. Un monde où la politique et les affaires se
côtoient intimement. Un monde où tout peut
s’acheter, se monnayer si on est puissant. Quel meilleur
objet
dès lors que les rêves pour bien (regardez
l’Italie
des dernières années). Espérons
qu’il y ait
encore des personnes engagées comme certains des personnages
de
ce roman pour lutter contre cela."
(Simon Roguet, librairie M’Lire à Laval)
"La sculpture de rêves,
idée souvent
employée, comme chez Brussolo, sous l’angle du
rapport au
réel ou de la quête
d’identité, avec force
délires visuels, est utilisée ici de
façon
inédite, comme un instrument de manipulation de masse
identique
à la télévision. Le richissime
politicien aux
allures de mafiosi ne ressemble pas à Berlusconi par hasard
et
l’analyse politique qui est faite du système ne
manque pas
de subtilité. Autrement dit, voilà un livre
intelligent
servi par une intrigue passionnante. A l’heure où
le bruit
médiatique parasite la réflexion personnelle et
facilite
le retour d’un fascisme rampant, où des pressions
médiatiques favorisent une certaine censure, il est bon de
réaffirmer les dangers du prêt à penser
dispensé par un canal culturel unique et de rappeler la
nécessité de préserver la
liberté de la
presse pour éviter les manipulations. Ce roman
n’est pas
seulement captivant, il est aussi utile, voire salutaire. "
(Claude Ecken
)
"« Le service proposé
par l’Institut n’est pas sans rappeller les univers
virtuels très en vogue du style Second Life. Ce texte
dénonce non sans humour et subtilité les ravages
que peuvent causer des programmes dit divertissants dans le libre
arbitre. Les références
cinématographiques densifient l’univers et son
autant de clins d’œil aux lecteurs."
(Nathalie Ruas – critique intégrale sur : actusf.com
)
"En conclusion un roman qui parle avec
justesse du totalitarisme et dénonce la manipulation des
masses et reste tout au long de la narration captivant et
intéressant."
(critique intégrale sur : lirado.com )
"Tout au long de ce roman passionnant,
Christian Léourier critique de façon percutante
les médias abrutissants, véritable opium du
peuple (…). Mauvais rêve est un roman qui pousse
à s'interroger sur le monde qui nous entoure, mais aussi sur
nos propres compromissions et démissions devant le rouleau
compresseur médiatique. C'est un livre qui fait mal, car on
se rend très vite compte à quel point il est
réel, un livre qui devrait marquer ses lecteurs. "
(Lucie Chenue – critique intégrale sur : noosfere.com )
"Mauvais Rêve est sans conteste
un roman de
science-fiction d’une grande qualité, tant du
point de vue
de l’histoire que du talent narratif de l’auteur
Christian
Léourier, un des maîtres français du
genre, qui
sait aussi bien s’adresser à un public
d’adolescents
que d’adultes. (…) Tout en proposant une subtile
analyse
politique, ce roman d’apprentissage présente de
nombreux
atouts et sensibilisera le jeune public aux dangers du totalitarisme
rampant sous le plaisir qu’offre une
société de
loisirs ."
(Franck Boussard – critique intégrale sur
: lelitteraire.com )
"Les thèmes chers à
cette collection
sous-tendent par ailleurs le récit qui offre
matière
à réflexion au lecteur, gagné par la
sympathie du
héros et le rythme soutenu de l’action."
(CG – critique intégrale sur : choisirunlivre.com )
"Encore une fois, ce livre de SF met le
doigt
là où se trouvent les dérives.
(…) Ce roman
est une nouvelle sonnette d’alarme de grande
qualité
littéraire parmi les centaines d’autres qui
parsèment la SF et les littératures de genre. A
ne pas
manquer. "
(Michaël Espinosa, Critique intégrale sur lefantastique.net)
Thèmes
Caractéristiques
dernière mise à jour le : 2312/07