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Les roughs de Manchu

La critique d'Elise Courtois,
Prix Ados de la critique 2003-2004

 

PROJET OXATAN

Fabrice COLIN

Le résumé

Ils sont quatre adolescents : Phyllis, Jester, Diana et Arthur. Ils vivent depuis toujours au fond d'un cratère martien terraformé tapissé d'une jungle luxuriante, dans une grande maison (qu'ils ont baptisé le " Bunker ") entourée d'un marécage infesté d'alligators, sous la garde de MG, leur gouvernante un peu folle. Celle-ci est obsédée par une menace effroyable qui se cacherait dans la forêt. Mais de quoi s'agit-il ? Qui est le comte Armistad ? D'où viennent les enfants ? En quoi consiste le projet oXatan ?
Les évènements se précipiteront lorsque Jester disparaîtra dans la forêt et qu'un aéronef atterrira dans le cratère.

Projet oXatan est le premier roman de science-fiction de Fabrice Colin. Mais s'il s'inscrit parfaitement dans le genre par sa thématique (manipulations génétiques et savant fou), Projet oXatan est aussi un envoûtant roman de fantasy par son atmosphère étrange et son leitmotiv sur la perte de l'enfance.

L'extrait

     On a donc fait demi-tour et on a remarché jusqu'au grillage. Diana n'arrêtait pas de se plaindre, comme quoi on était des salauds et tout, et qu'elle ne voulait pas rentrer avec nous, qu'elle voulait rester ici et attendre Jester, mais Phyllis et moi, on ne l'écoutait pas vraiment, on marchait devant elle sans se retourner. Quand on est arrivés au grillage, on l'avait perdue elle aussi.
     - Où elle est ? a demandé Phyllis.
     J'ai haussé les épaules.
     - Je ne suis pas chargé de sa protection, j'ai dit.
     - Qu'est-ce que tu peux être bête, des fois !
     Elle venait à peine de prononcer ces mots qu'un grand cri a retenti. Phyllis et moi, on est restés figés sur place. Ce n'était pas vraiment un cri de joie. Plutôt un hurlement de panique.
     Diana a déboulé au bout du sentier en agitant les bras. Elle courait à toute allure.
     - Vite, elle disait, VIIIITE !
     On a compris qu'on devait passer de l'autre côté du grillage et qu'il n'y avait pas à discuter. Phyllis m'a fait signe d'y aller le premier. Elle m'a suivi, et Diana est arrivée pas loin derrière.
     - Fais attention, a dit Phyllis en la voyant s'approcher.
     Diana était essoufflée. On aurait dit qu'elle fuyait quelque chose, ce qui était assez curieux parce qu'il n'y avait rien derrière elle. Elle a pris son élan et elle a fait comme Jester, elle a sauté entre les câbles du grillage et est retombée lourdement de l'autre côté. Je me suis baissé pour l'aider. Ses yeux étaient pleins de larmes.
     - Ça va ? j'ai demandé. Ça va ?
     - Ma cheville, a chuchoté Diana. Et puis j'ai déchiré ma robe.
     Phyllis s'est accroupie à nos côtés en scrutant la forêt.
     - Pourquoi tu as couru ?
     - J'ai vu... a commencé Diana. J'ai vu...
     Et puis les vannes ont lâché, et elle s'est mise à pleurer pour de bon.
     Phyllis s'est relevée et m'a fait signe de m'occuper d'elle.
     Je ne savais pas très bien comment m'y prendre. C'était la première fois que je la serrais contre moi comme ça, et je sentais l'odeur de ses cheveux, son parfum de vanille. Elle, elle se laissait aller, ses doigts crispés sur mes épaules, et elle pleurait, elle pleurait, et je ne pouvais pas faire grand-chose. Je serais bien resté comme ça toute ma vie.
     Phyllis regardait toujours de l'autre côté.
     - Étrange... elle a dit.
     Diana commençait tout juste à se calmer.
     - Qu'est-ce que tu as vu ? j'ai murmuré à son oreille.
     - Je ne sais pas. C'était... quelqu'un. Ou quelque chose. Une sorte... une sorte d'ogre. Vous voyez ? Il avait la peau bleue, et...
     
Les ogres. MG nous avait souvent parlé des ogres quand nous étions petits. Des histoires de monstres dans la forêt. Des histoires pour nous faire peur.
     - Il était grand comment ?
     - Je ne sais pas. Peut-être trois mètres.
     - Il a... dit quelque chose ?
     - Non. Il m'a juste regardée, et puis il s'est avancé vers moi, comme s'il voulait m'attraper. Alors je me suis mise à courir.
     - Très intéressant, a dit Phyllis.
     Cette fille, elle me tuait. Il pouvait se passer les pires trucs imaginables, elle restait calme comme l'eau d'un lac et son seul commentaire était : " Très intéressant. "
     - Et Jester ?
     Diana a secoué la tête.
     Jester s'était perdu.
     - Super, j'ai dit.
     On était sacrément dans la mouise.  

     

 

SELECTIONS et PRIX :

PRIX DES INCORRUPTIBLES 2003/2004 (Sélection 4e/3e) (voir site)

PRIX GAYANT LECTURE catégorie 13/15 ans (Salon du Livre Jeunesse 2003 de Douai)

15ème LIVRE D'OR DES JEUNES LECTEURS catégorie senior (15ème Salon du Livre de Jeunesse de Valenciennes - Festi-Livres 2004)

SELECTION LIVRES AU TRESOR 2002

SELECTION RICOCHET 2002 (site Ricochet)

SELECTION REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS 2002

SELECTION LIVRE ET LIRE BOURGOGNE 2002/2003 (classes de 4ème)

Sélection ARPLE

Sélectionné pour le Prix Escapages 2004/2005 (Voir site)

Sélectionné pour le Prix du Salon du Livre de Saint-Martin de Crau 2005

Sélectionné pour le Prix Ados Rennes Ille-et-Vilaine 2003-2004 (site du prix des Ados de Rennes)

Sélectionné pour le Prix ARDEP Ile-de-France 2002/2003

 

PROJET OXATAN dans les médias :

L'Est Républicain
" La nécéssité de quitter l'enfance pour l'âge adulte constitue le thème du roman de science-fiction Projet oXatan "

Lanfeust Mag
"Tour à tour roman d'aventures, d'horreur ou d'anticipation, Projet oXatan se lit d'une traite. "
(A.L. Dometoff)

www.livrjeun.tm.fr (Nantes Livres Jeunes)
" Entre anticipation et fantastique, ce roman est construit sous la forme d'un journal intime, celui d'Arthur qui nous raconte les 13 derniers jours qu'il a vécus sur Mars avec ses compagnons. Le lecteur découvre en même temps que lui : les origines réelles des enfants et la raison pour laquelle ils sont enfermés dans le Bunker. Le style choisi par Fabrice Colin donne au récit toute sa force car il livre les informations petit à petit ; les sentiments, les craintes sont ressentis en même temps par les enfants et par le lecteur.
A partir du roman se pose une réflexion sur les manipulations génétiques et sur la folie des hommes. Dans Potentiel 0,487, nouvelle parue dans l'anthologie Les Visages de l'humain, il mettait en scène déjà sur Mars, un homme qui petit à petit devenait un robot en vendant ses membres ; il utilisait aussi le journal intime. L'intégrité humaine et le libre arbitre sont des thèmes qui lui sont chers.
A lire absolument. "
(Note : très bon livre)
(Roselyne Malavieille - critique intégrale sur livrjeun)

actuSF
" Une fois encore, Fabrice Colin montre son talent en littérature jeunesse. Écrit astucieusement sous la forme d'un journal, l'intrigue est très bien menée. Le lecteur se laisse mener par le bout du nez. L'histoire est parfois dure (rien que le prologue, vous met mal à l'aise !!) et les personnages attachants. Fabrice Colin a écrit un roman mi-aventure, mi-science-fiction, qui tient haleine et qui ne laissera pas indifférent les enfants. (…). Lorsqu'on lit ce roman, on se rend bien compte combien il est difficile de grandir et de devenir un adulte, sans souffrir. "
(Laure - critique intégrale sur http://www.actusf.com)

www.lidealiste.com
" Le danger semble se cacher à l'extérieur de ce Bunker, et les mystères que nos quatre adolescents auront à percer sont nombreux, ce qui offre un suspense de qualité, reprenant de nombreux thèmes classiques de la science fiction avec une touche toute personnelle. En mélangeant conte, journal, et science fiction , Fabrice Colin offre un roman très réussi, qui émerveille avec effroi le lecteur. "
(Franck Boussard - critique intégrale sur www.lidealiste.com )

www.critiques-lirejeunesse.com
" Ce nouveau roman de la collection Autres Mondes, par l'un des maîtres de la littérature jeunesse de science-fiction, nous plonge dans un univers parfois inquiétant où passé et futur, archaïsmes et modernismes redessinent les frontières de l'humain. La trame narrative fertile, riche en péripéties et émotions diverses séduira l'imaginaire du jeune lecteur avide de pénétrer dans l'âge adulte. Construit sous la forme d'un journal de bord, le style est vif et enlevé, les descriptions et les dialogues s'enchaînent avec talent sous la plume du narrateur. Un roman sur l'identité, miroir de notre temps, à la lecture facile et ludique."
Note ***
(DF - critique intégrale sur www.critiques-lirejeunesse.com)

La Revue des Livres pour Enfants
" Entre la science-fiction et le conte, dont il a la violence symbolique, Projet oXatan est une fable sur l'amour étouffant. Un coup de maître de Fabrice Colin "
(Stéphane Manfredo)

Galaxies
" Situé dans un lieu clos particulièrement étrange et oppressant, Projet oXatan se distingue par une atmosphère angoissante, proche de celle d'un cauchemar. (…) Les thèmes développés seront familiers aux amateurs de SF, mais Fabrice Colin les a brillamment renouvelés en les habillant d'insolite et en y mêlant le terrible parcours initiatique des enfants vers leur maturité et la découverte de leur véritable nature.
Subtil et envoûtant, ce deuxième ouvrage pour la jeunesse de Fabrice Colin témoigne une fois encore de son habileté à passer d'un genre de l'Imaginaire à l'autre. Bien que dans un registre totalement différent, Projet oXatan est un merveilleux roman, aussi réussi que Les Enfants de la Lune, ce qui n'est pas peu dire… "
(Pascal Patoz - Critique intégrale disponible sur noosfere)

InterCDI
" Fabrice Colin aborde dans son premier roman de science-fiction un thème très actuel, celui de la manipulation génétique (…). Mais surtout, sous ce vernis de science-fiction, il traite de cette question fondamentale du passage de l'enfance à l'âge adulte, à travers d'une part le déniaisement et l'indépendance de l'adolescent, et d'autre part la relation possessive des parents avec leurs enfants, qu'ils souhaitent protéger du monde et garder auprès d'eux. Il choisit par ailleurs une forme narrative originale et actuelle en insérant dans le journal informatisé du narrateur quelques schémas descriptifs et un ou deux " copié-collé " de cours ou de fichier texte. A conseiller à partir de la 4ème "
(Sandrine Leturcq)

nooSFere
" Un roman très bien construit qui tient le lecteur en haleine du début jusqu'à la fin. Colin distille savamment l'angoisse et le suspense, parvenant à faire passer cette atmosphère étouffante et inquiétante qui sourde des marais entourant le Bunker. Il aborde ici deux thèmes importants ; le premier spécifique à la SF traite des manipulations génétiques (…). Le second traverse toute la littérature pour la jeunesse et montre le passage de l'enfance à l'adolescence (…). Ce sujet prend toute sa résonance ici, par la voix du jeune narrateur, Arthur, qui se livre dans son journal intime. "
(Catherine Gentile - critique intégrale sur noosfere)

Site livralire
Le choix du lundi (19 août 2002)
sur le site www.livralire.org

L'Ecran Fantastique
" Métaphore de la perte de l'enfance et de la difficile prise de conscience de la réalité des choses lors du passage à l 'âge adulte, ce roman joue la carte du suspense et du huis clos avec efficacité "
(Claude Ecken)

Livres au Trésor 2002
" L'auteur emmène son lecteur avec talent sur la piste des manipulations génétiques, et le questionne sur ce qui constitue l'humanité d'un individu "

Livres Jeunes Aujourd'hui (Notes bibliographiques)
" Dans l'ambiance glauque et étouffante du marécage, un bon roman de science-fiction qui maintient l'intérêt jusqu'au dénouement "

Mauvaisgenres.com
" Le point de départ, de facture classique, reste intrigant ; le personnage central ne sait qui il est exactement ou du moins il a une vision déformée de ce qu'il est, et il cherche à se reconstituer, à reconstruire son identité. Le roman développe cette quête initiatique de sa propre identité qu'il faut assumer. Le récit débute de manière fantasmatique, un peu à la manière d'une robinsonnade, puis dérive vers la science-fiction intelligente, née d'angoisses très plausibles. "
(Laurent Greusard - critique intégrale sur : mauvaisgenres.com)

La Sélection ARPLE
" Le suspense de ce roman vient de ce que le lecteur ignore, tout comme les héros, qui sont les gentils, qui sont ceux qui leur veulent du mal :
à perdre leur innocence d'enfants qui ont toujours vécu en sécurité dans ce cocon, risquent-ils leur bonheur ? Cela en vaut-il la peine?"
Sélection Livre et Lire Bourgogne 2002/2003 (classes de 4ème)

Lulu
" Un roman très bien construit qui tient le lecteur en haleine du début jusqu'à la fin. Colin distille savamment l'angoisse et le suspense, parvenant à faire passer cette atmosphère épouvante et inquiétante qui sourd des marais entourant le Bunker. Il aborde ici deux thèmes importants, le premier spécifique à la SF traite des :manipulations génétiques (…) le second traverse toute la littérature pour la jeunesse et montre le passage de l'enfance à l'adolescence, le désir qu'ont tous les enfants (…) de s'affranchir, de mener leurs propres expériences, même si elles sont dangereuses, contre leurs parents ou les adultes en général "
(Catherine Gentile)

Revue de La Charte des Auteurs
" Excellente collection que celle animée par Denis Guiot, et excellent récit que ce roman qui plane dans les mondes terraformés de la hard SF "
(Jack Chaboud)

CRDP de Bretagne - Sélection 11/15 ans
" Construit sous la forme d'un journal de bord, le style est vif et enlevé. Les descriptions et les dialogues s'enchaînent avec talent sous la plume du narrateur. Un roman sur l'identité, miroir de notre temps, à la lecture facile et ludique. Efficace, sur fond de manipulation scientifique et de délire scientifique "

ARPLE
" Le suspense de ce roman vient de ce que le lecteur, tout comme les héros, ignore qui sont ceux qui leur veulent du mal : à perdre leur innocence d'enfants qui ont toujours vécu en sécurité dans ce cocon, risquent-ils leur bonheur ? Cela en vaut-il la peine ? "

Ado-Livres
" Côte d'amour : 10/10 "

Thèmes

Amitié - Amour - Conte - Journal intime - Légende - Manipulations génétiques - Mars terraformée - Perte de l'enfance - Savant fou

Caractéristiques

N° 13 - Sortie : mai 2002 - Age : tout lecteur - Couverture et illustrations intérieures : Manchu - Format : 13*20 cm - 9 € - 192 pages - Collection Autres Mondes (Mango Jeunesse) - ISBN : 2-7404-1393-9