MÓSA WÒSA

DE L'IDEE A LA COUVERTURE

(Roughs de Philippe Munch)

(commentaires de Denis Guiot)

Lorsque Philippe Munch a accepté d'illustrer Mósa Wòsa, je lui ai proposé de travailler sur la scène d'ouverture du premier chapitre, où l'on voit Mósa sur son Solo'Air voler au-dessus du désert.
Après réflexion, Philippe m'envoie le mail suivant : " J' hésite quant à la composition: soit votre suggestion (1) soit ma proposition (2). Mes roughs n'ont même pas droit à un titre aussi flatteur, ce sont juste des gribouillis indicatifs.
1) Votre proposition, scène d'ouverture de la première partie, offre une belle image de SF avec scooter volant sur lequel est juché Mósa, torse nu, pectoral visible. Aigle dans le ciel, décor western minéral. Classique, efficace... mais peut-être anecdotique.
2) Tout simplement deux demi-gros plans de visages de face. A gauche: Mósa cheveux longs, pectoral sur torse nu. Moitié du visage hors cadre. A droite Wòsa, cheveux courts, visage émacié, cernes. Moitié du visage hors cadre. L'espace libre entre les deux "frères" peut être monochrome, représenter un décor ou introduire un autre élément de l'intrigue. Là, je pense qu'on colle mieux à la thématique du roman mais on opte pour un côté allusif (le contraire de la proposition 1)
J'ai la faiblesse de pencher pour la 2 mais, au stade choix de la compo, je préfère vous laisser la décision. "

En accord avec Nathalie Le Gendre, je lui réponds que je choisis avec enthousiasme la proposition 2, infiniment plus riche de sens. Philippe, Nathalie et moi, nous nous mettons d'accord pour que l'espace libre entre les deux " frères " soit occupé par la jeune chamane Stenátliha

 


© Munch
rough 1


© Munch
rough 2

 

     

L'idée d'avoir l'indienne entre Mósa et Wòsa oblige immédiatement à élargir le cadrage, c'est-à-dire à ne plus se limiter aux seuls visages des deux " frères ". Le crayonné ci-dessous montre la nouvelle base de la composition, sensiblement différente du rough 2, mais qui exprime la même idée .
On remarquera que Munch a dessiné beaucoup plus large que l'espace de la couverture et a, dès le début, implanté les ellipses. Ce crayonné lui permet de définir l'occupation de l'espace.
On verra par la suite que le cadrage s'élargira encore.

 


© Munch
rough 3