SPRAGUE

RODOLPHE

Le résumé

Un jour, la mer s'était retirée et n'était pas revenue. C'était il y a deux ans. Elle s'était progressivement éloignée jusqu'à n'être plus qu'une ligne brillante, à l'ouest, à l'horizon, puis avait disparu complètement Lassés d'attendre le retour de la mer, Pip et Viv réussissent - au prix d'une petite tricherie - à convaincre le capitaine O'Norton de les emmener, le plus à l'ouest possible, à bord du Tapinoir. Sacré boutre que ce navire à roues, qui file bien ses vingt nœuds sous le vent, piloté par un sacré personnage : le capitaine-aveugle O'Norton, sur l'épaule duquel est toujours perché un drôle d'oisau, un crack-up, en train de lui lire des romans à l'eau de rose. A défaut d'eau, la traversée ne manquera pas de sel : pirates, gigantesque ver des sables (bel hommage à Dune), barons-rostres (des effrayants hommes-insectes), etc. Le Tapinoir fonce pendant des jours sur la latérite craquelée, lorsqu'au loin, barrant l'horizon, apparaît un gigantesque mur.

Qui retient la mer derrière cet extraordinaire barrage et dans quel but ?

L'extrait

     Pip ouvrit les yeux peu avant six heures. La ciel commençait à blanchir. Il se redressa et découvrit que son frère était lui aussi réveillé. Il semblait à l'écoute et inquiet.
     - Que se passe-t-il ?
     Viv lui fit signe de se taire et d'écouter. Il tendit l'oreille. On entendait en effet quelque chose de curieux : un bruissement accompagné de brefs craquements. Tout proche.
     Les deux frères se levèrent et s'approchèrent du bastingage. Le bruit venait de là, en contrebas ; les flancs du navire étaient dans la pénombre, pourtant quelque chose bougeait : une forme allongée, plus claire que le sable et qui semblait s'extraire de celui-ci.
     - Un lombros ! s'exclama soudainement Viv, un ver géant !
     - C'est grand ce machin ? interrogea Pip, qui scrutait toujours les ténèbres.
     - Tu parles ! Il faut ficher le camp d'ici rapidos ! Va réveiller O'Norton, vite !
     Tandis que Pip filait vers l'écoutille, Viv débâchait le petit canon de onze. Certains lombros, les plus gros, étaient parfaitement capables de broyer un bateau ! Il achevait d'armer la pièce lorsque son frère resurgit accompagné de la grande silhouette du capitaine. Celui-ci s'immobilisa, à l'écoute :
     - Tu as raison. Ça y ressemble bien. Et il est tout contre nous. S'il lui prend l'idée de se frotter contre la coque, on est foutus !
     Il s'avisa de la présence du crack-up, qui voletait à ses côtés :
     - Toi, va donc voir exactement où il est et ce qu'il fiche. Regarde voir aussi si l'ancre est libre.
     - À vos ordres, capitaine ! dit l'oiseau en plongeant dans l'obscurité.
     - Heureusement que vous avez l'oreille, les garçons. Dans la cabine, je n'ai rien entendu. Le hublot était fermé et j'avais un peu poussé sur l'alcool d'algue, hier soir !
     - J'ai armé le canon, l'informa Viv.
     - Bien. Mais il serait préférable de ne pas l'utiliser. Sur ces animaux-là, il n'y a pas d'organe vital, et les blessures ont pour principal résultat de les énerver encore davantage ! L'idéal serait de réussir à filer discrètement.
     Le crack-up resurgit.
     - L'ancre est libre !
     - Bon. Et lui, le lombros, qu'est-ce qu'il fait ?
     - M'est avis qu'il est en train de se réveiller et de sortir de terre. On a dû s'arrêter hier soir à peu près au-dessus de lui.
     - Pas malin, ça !
     - Vous ne pouviez pas savoir, capitaine !
     - J'aurais dû m'en douter. Il y a toujours des signes quand on est attentif. On va commencer par remonter l'ancre.
     Ils s'approchèrent tous trois de la proue du navire. Le jour se levait et l'ancre était maintenant visible, couchée sur la glaise à quelques mètres seulement de la coque.
     - On va éviter le treuil. Il fait trop de bruit.
     Il se saisit du câble.
     - On va la remonter à la main. Vous m'aidez ?
     Unissant leurs efforts, ils firent glisser l'ancre jusqu'au flanc du Tapinoir. Ensuite, ils la hissèrent en faisant attention à ce qu'elle ne cogne pas la coque.
     - Doucement ! Doucement ! chuchotait O'Norton.
     En contrebas, l'énorme ver achevait de s'extraire de sa gangue et tordait son corps blanchâtre sur le sable. Il était gigantesque, long comme trois fois le navire, et épais comme le ventre d'un borin ! L'ancre était maintenant remontée. Au prix d'un gros effort, ils s'en saisirent à bout de bras et la déposèrent sur le pont, puis O'Norton rejoignit son gouvernail.
     - S'agit de faire vite. L'animal n'est pas réellement agressif, mais s'il s'agite, il peut nous démolir d'un seul coup de queue !
 

SELECTIONS et PRIX :

SELECTION FESTIVAL DU LIVRE DE JEUNESSE DE FACHES THUMESNIL

 

SPRAGUE dans les médias :

Lanfeust Mag
" Une aventure réjouissante et sensible, qui se lit avec bonheur. Le jeu des deux jumeaux aux prises avec deux demoiselles décidées est un plaisir à lire. Un bouquin qu’on peut conseiller à partir de 10 ans jusqu’à… ce qu’on soit trop vieux pour tourner les pages."
(A.L. Dometoff)

Mauvaisgenres.com
" Ce que l'on retrouve surtout dans ce récit, c'est l'atmosphère calme et naïve des histoires de Jules Verne (les longues pages didactiques en moins), la joie simple de suivre un récit qui cherche à emmener ses lecteurs et y réussit "
(Laurent Greusard - Critique intégrale sur : mauvaisgenres.com)

Climaginaire.joueb
" En fait, à partir du moment où on plonge dans l'histoire, on n'en ressort que pour fermer le livre à la dernière page. C'est rapide, c'est fluide, les personnages sont attachants et l'histoire pleine de rebondissements. Certes, des fois on aimerait quelques explications supplémentaires, et puis, on se dit qu'on n'en a pas forcément besoin, finalement. Il suffit de laisser les mots nous transporter pour apprécier l'histoire. "
(Wong Li - - critique intégrale : climaginaire.joueb.com )

www.lelitteraire.com
" L'univers de Rodolphe est peuplé de créatures étranges, et l'inventivité poétique dont il fait preuve entraîne le lecteur dans une belle rêverie très visuelle - au point que l'on imagine très bien ce roman porté à l'écran. Qui sait si ce ne sera pas le cas un jour ? "
(Franck Broussard - Critique intégrale sur : www.lelitteraire.com)

Dlire (Coup de cœur de la rédaction)
" Ce livre nous plonge avec délice dans un futur un peu étrange (…) Même si tu n'es pas fan de science-fiction, tu vas adorer ce livre. Rodolphe, l'auteur, est d'habitude scénariste de BD ; on retrouve dans Sprague son écriture fluide et imagée qui t'emportera très loin ! "

interCDI
" Un livre poétique qui emmène le lecteur aux confins de l'imaginaire dans des décors sublimes "
(Michel Mouillet)

Livres Jeunes Aujourd'hui
" Un vent d'aventures souffle sans mollir dans ce premier roman de science-fiction écrit par un auteur de bandes dessinées "

SFMag.net
" Sur une idée intéressante et qui témoigne de l'intérêt de Rodolphe pour une actualité, oh combien ! pressante et stressante, l'auteur construit un récit d'apprentissage joliment tourné "
(Serge Perraud. Critique intégrale sur SFMag.net )

Lecture Jeune
" Dans ce récit très visuel, la patte du scénariste est évidente (…). Beaucoup de drôlerie et des aventures surprenantes, que demander de plus à un texte qui peut être lu à plusieurs niveaux ? Seul le dénouement peut laisser certains lecteurs sur leur faim, tous les mystères n'ayant pas été élucidés "
(Marie-Françoise Brihaye)

www.livrjeun
" L'écriture est plaisante et l'aventure sur ce bateau à roue propice à l'imagination. Un bon livre. "
(Anne Thouzeau - critique intégrale sur : livrjeun)

Thèmes

Aventures - Catastrophe - Courage - Extraterrestres - Planète étrangère - Quête - Robots-

Caractéristiques

N ° 27 - Sortie : octobre 2004 - Age : tout lecteur - Couverture illustrée par Munch - Format : 13*20 cm - 9 € - 192 pages - Collection Autres Mondes (Mango) - ISBN : 2-7404-1752-7

dernière mise à jour le : 30/09/05