Jacques Garin, webmaster du site MARS ET LA SF, interviewe Christophe
Lambert pour son roman Le Souffle de Mars.
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Jacques Garin : Pourquoi le choix de Mars comme
thème du roman ? Etes-vous un "marsophile"
convaincu de la nécessité de colonisation de
la planète rouge ?
Christophe Lambert : Pour être tout à
fait honnête, c'est Denis Guiot, mon directeur de collection,
qui est à l'origine du choix de Mars. Le brave homme
souhaitait " surfer " sur l'actualité cinématographique
martienne (Mission to Mars, Red Planet, Phantoms
of Mars). Ce roman est donc, dans une certaine mesure,
une commande, ce qui est un challenge toujours intéressant
à relever. N'étant pas un " marsophile
", j'ai essayé de me documenter assez consciencieusement
: la trilogie de Kim Stanley Robinson, plus quelques sites,
dont le vôtre. L'idée qui m'a vraiment intéressé
était de partir du concept de " terraformation
" pour arriver à quelque chose de métaphysique
(je ne peux pas déflorer ici le coup de théâtre
final). A titre personnel, je suis pour la colonisation de
la planète rouge. En fait, je suis pour tout ce qui
pourrait relancer la conquête spatiale !
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Jacques Garin : J'avais beaucoup aimé Titanic
2012. Allez-vous vous consacrer uniquement à la SF ?
Christophe Lambert : La SF est mon genre de prédilection,
et je vais continuer dans cette voie, c'est sûr. Mais il est
vrai que j'aime bien mélanger les genres. Titanic 2012
louchait du côté du film-catastrophe, La Nuit des
mutants mêlait horreur et western (c'est un remake déguisé
de Rio Bravo), Meurtres à 30 000 km/s jouait
la carte du polar " agatha christien " dans un huis clos
spatial, etc.
Jacques Garin : J'aimerais aussi connaître vos
auteurs préférés et lesquels vous ont "influencé"
pour écrire .
Christophe Lambert : J'adore Herbert, Simmons (pour
Hypérion), Tolkien mais je ne sais pas s'ils m'ont
encore vraiment influencé, dans la mesure où je ne
me suis pas trop frotté au space opera en tant que saga initiatique.
Dans la forme, j'avoue appliquer volontiers les ficelles d'un Michael
Crichton ou d'un Tom Clancy. Mais, en fait, ma (sous)-culture est
plus tournée du côté du ciné, des séries
télé, de la BD. J'admire beaucoup quelqu'un comme
Van Hamme et, dans la narration, la référence ultime
pour moi est Hergé. Je crois que la notion de " ligne
claire " (efficacité, clarté, pas de circonvolutions,
etc.) s'applique aussi bien dans le dessin que dans le scénario.
Je dirais même que le concept de " ligne claire "
s'applique à tous les arts.
Jacques Garin : J'ai remarqué que l'illustration
de couverture est de Manchu, ses remarquables dessins font
selon moi un atout pour la collection. L'avez-vous rencontré
et est-ce vous qui avez décidé du sujet de l'illustration
?
Christophe Lambert : Je suis un fan de Manchu
depuis 20 ans ! Denis Guiot nous a mis en contact pour mon
premier roman de SF, La Nuit des mutants, et c'est
depuis devenu un ami. Je travaille avec lui dès que
je peux. En plus d'être d'une gentillesse désarmante,
ce mec a un talent fou. L'hyperréalisme est un style
très intéressant, dans les illustrations de
SF, car il permet d'accentuer l'effet de réel que nous,
auteurs, cherchons à conférer à nos histoires.
En plus d'être un remarquable designer, Manchu
a vraiment l'art du cadrage, direct, efficace (" ligne
claire ", là encore) et celui de la lumière.
Observez bien comment il dispose ses " projecteurs ",
cela vise toujours à traduire un effet dramatique,
une ambiance. Pour Le Souffle de Mars, Manchu a proposé
une demi-douzaine de croquis et tout le monde (lui, moi, Denis
et Elisabeth, notre éditrice) est tombé d'accord
sur la couverture actuelle. C'était celle qui avait
le plus de souffle !
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Christophe Lambert et Manchu lors d'une intervention
au Lycée Dorian (Paris 11)
© Catherine Guiot
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Interview parue en mai 2001 sur le site MARS
ET LA SF (http://www.multimania.com/starmars/)
Remerciements à Jacques Garin - © Mars et la SF, 2001
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