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Dossier pédagogique

 

 

LES SONNEURS NOIRS

Jean-Pierre HUBERT

Le résumé

Joz quitte la ferme natale pour chercher du travail dans la technopole d'Holoss. Au cours de son voyage, il fait la connaissance de Bruleh, la fille d'un haut dignitaire. C'est le coup de foudre !
Joz a une passion : il fabrique des instruments de musique et les utilise pour inventer des mélodies inconnues. Mais la musique est interdite à Holoss et il va être en butte à la violence des " hexas ", une milice fascisante motorisée.
Heureusement, il fait la connaissance de jeunes marginaux qui partagent ses goûts et ses révoltes, et qui vivent dans un squat, le " hangar des flots ". Le squat va devenir un lieu où la danse et la musique enivrent les cœurs et les corps. Mais la répression sera brutale.
Forcés de s'exiler, Joz et ses amis trouveront refuge dans la forêt environnante. Là, ils découvriront d'autres rebelles.

Au nom de la musique et de la liberté, ils marcheront tous sur Holoss.

Gilles Servat, le grand chanteur breton, a accepté de postfacer ce roman qui lui ressemble, fougueux et romantique.

L'extrait

     - Oh ! doucement le migrant. Tu n'es pas dans les champs ici, regarde où tu mets les pieds.
Sans même avoir à lever les yeux, Joz sut instantanément à quel genre de personne il avait affaire. Le garde du corps de Bruleh portait également cette collection de colifichets clinquants sur son gilet. La sécurité !
     - Pardon, je suis désolé, dit-il en s'effaçant.
L'individu n'était pas seul, deux acolytes faits sur le même moule l'accompagnaient.
     - Dis donc Rug, siffla l'un d'entre eux, c'est que ce paysan a des manières…
     - Pas tant que ça. Regarde la tronche qu'il tire. On sent qu'un sourire lui déchirerait la gueule.
     - J'ai réglé mon droit d'entrée. Laissez-moi tranquille, dit Joz sans répondre à la provocation.
À qui devait-il ce charmant comité d'accueil ? Au gorille de Bruleh, qui n'avait pas digéré qu'il ait bavardé avec sa protégée ?
     - Te laisser tranquille ? Ça dépend de toi, grasseya le dénommé Rug qui prenait les initiatives. Nous sommes des hexas chargés de la police portuaire, et en tant que tels habilités à effectuer certains contrôles légaux. Alors, tu vas nous suivre gentiment jusqu'aux guichets de la douane au fond du hall.
L'interpellation ne cherchait pas à être discrète. Les trois hexas roulaient des mécaniques en encadrant leur suspect. Quelques curieux, qui s'étaient arrêtés pour suivre la scène, accompagnèrent le groupe pour profiter de ce spectacle gratuit.
Le sac fut posé sur une table. Joz dut enlever sa chemise de toile. Les badauds découvrirent avec surprise un torse râblé et des muscles noueux de travailleur de force qu'on ne soupçonnait pas à première vue, et plus encore : un tatouage représentant une chaîne qui encerclait les pectoraux et fuyait sous les bras.
Rug désigna le tatouage d'un air dégoûté :
     - C'est quoi cette horreur, Joz Talit ?
     - Une chaîne qui résume ma vie jusqu'à présent. Je pense que j'ai le droit de l'emporter avec moi, elle m'accompagne partout ! laissa-t-il tomber d'une voix frémissante.
Les yeux de l'hexa se résumèrent à une fente.
     - Tes manières de rustre me déplaisent, migrant, lui souffla-t-il à la figure. Ici on aime le raffinement et les visages souriants.
     - Comme le tien…
La réplique d'une évidente insolence laissa planer un lourd silence, interrompu par les glapissements de l'hexa qui fouillait le sac.
     - Regardez ce que j'ai trouvé dans une poche cousue, exultait-il en exhibant un petit objet en terre cuite qui semblait représenter un oiseau avec quelques traits de couleur naïfs figurant les plumes et le bec.
Il y eut un murmure désapprobateur dans l'assistance.
     - Si cette chose ne ressemble pas à un instrument égoïste ! triompha Rug en se saisissant du bibelot.
     - C'est une poterie de mon oncle, un souvenir personnel…
     - Oui, avec des trous pour placer ses doigts et un sifflet taillé en biseau pour émettre des sons sauvages.
     - Essaie donc de jouer une mélodie là-dessus, tu verras bien… s'insurgea le garçon.
Il se rendit compte trop tard qu'il venait de commettre une imprudence. On l'avait prévenu de se méfier de ce sujet tabou au cœur de la technopole. Seuls les infrachords, ces synthétiseurs officiels soigneusement bridés, étaient autorisés à sonoriser la ville. Tout le reste était jugé " objet à risque ".
Un rictus s'étira sur la face de Rug.
     - Alors tu avoues l'avoir porté à ta bouche ?
Joz comprit que l'hexa allait laisser tomber le fragile souvenir. Il tenta de se ruer en avant, mais les aides de Rug l'empoignèrent avec rudesse en lui plantant un genou dans les reins. On lui releva la tête en le tirant par les cheveux juste ce qu'il fallait pour qu'il puisse voir l'objet tomber sous son nez, se briser en mille morceaux et être réduit en poudre par une botte rageuse.      
 

SELECTIONS et PRIX :

SELECTION REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS 2004

Sélectionné pour le 18ème Festival du Livre de la Jeunesse de Cherbourg

Finaliste du Grand Prix de l'Imaginaire 2005

 

LES SONNEURS NOIRS dans les médias :

www.lefantastique.net
" Jean-Pierre Hubert revient sur la scène littéraire avec ce roman pour la jeunesse qui est à la fois un nouvel hymne à la SF mais aussi un véritable poème de plus de deux cents pages. (…) Le rythme envoûte chaque phrase en suivant une partition littéraire habile. Jean-Pierre Hubert vous fait ressentir par les mots ce que la musique seule est habituellement capable de vous procurer : une émotion tripale qui résonne dans tout votre corps. La maîtrise de la langue et de la narration sont admirables et permettent à Hubert de vous imprégner de sa propre musique intérieure. Les mots vocalisent, les phrases chantent, le texte sonne…
Un régal émotionnel déroutant et passionnant qui se mêle à un fort message politique. Hubert n'hésite pas à interpréter cette chanson littéraire à tendances anarchistes, comme le faisait si bien Léo Ferré, à cracher sa révolte humaine, son indignation et son cri d'alarme. "
(Michaël Espinosa - Critique intégrale sur : www.lefantastique.net)

Mauvaisgenres.com
" (...) Du coup, le roman dépasse la simple idée mise en scène avec bonheur pour devenir un vrai roman, parcouru par des personnages crédibles, des institutions présentes et vivantes. Le texte aurait même pu avoir une longueur double tant des pistes sont ouvertes sans être totalement explicitées (les formations du cercle, la vie campagnarde, les tribus, les luttes de pouvoir entre technopole ou à l'intérieur des dirigeants des technopoles) mais il serait stupide de bouder son plaisir. "
(Laurent Greusard - critique intégrale sur : mauvaisgenres.com )

RTL (tranche horaire 8h35 - 8h55)
" Mes enfants, ces Sonneurs noirs vont vous secouer ! "
(Stephan de Pasquale)

Les Enfants des Livres (France Info)
" Jean-Pierre Hubert réinvente la musique dans un monde totalitaire bourré de bonnes intentions qui étouffent la plus petite parcelle de liberté, un monde où le principe de précaution serait appliqué jusqu'à l'absurde, interdisant les sciences, les technologies ou les arts. Jusqu'à ce que le jeune Joz crée le groupe des Sonneurs noirs qui apportera l'émancipation par l'art - un beau programme politique "
(Emmanuel Davidenkoff)

www.critiques-lirejeunesse.com
" La collection " Autres Mondes " n'en finit pas de surprendre. A travers un récit de science-fiction bien écrit et plein d'imagination, les idées pointent. La résurgence de la musique, dans cette société très policée est un appel à la révolte, pour inverser l'ordre établi. (…) Il y a beaucoup de vérité dans ce tableau allégorique, mais ne faut-il pas simplement profiter d'un voyage au pays imaginaire, peuplé de personnages sympathique dont les émotions sont décrites avec talent ? "
(CHB - critique intégrale sur : www.critiques-lirejeunesse.com )

Site Ricochet
" Entre fantastique et révolte, Jean-Pierre Hubert parvient à faire de cette histoire une vraie aventure. Un roman fantastique à dévorer. "
(Voir critique intégrale sur : www.ricochet-jeunes.org )

actuSF
" A travers des personnages aux sentiments authentiques, Jean-Pierre Hubert tente d'interpeller le lecteur. Une fois de plus, il y parvient. Les Sonneurs noirs est un appel à s'exprimer à travers la musique, le dessin... par n'importe quel art et à lutter pour ce droit d'expression. Un magnifique roman à faire lire aux jeunes lecteurs, et un bon moyen pour ouvrir avec eux, une discussion sur l'expression et la tolérance. "
(Laure Ricote - critique intégrale sur actusf.com)

Superluciole
" Entre technologie futuriste et hommage à la musique, ce livre nous transporte dans un futur proche que l'on aimerait ne pas connaître ! Mais pour parfaire l'histoire il ne manquait plus que la petite touche romantique ajoutée par l'amour naissant entre le héros et sa jeune amie… A conseiller à tous : garçons comme filles ! "
(Superluciole - critique intégrale sur sur le site : superluciole )

L'Echo (Limoges)
" Un bon cru hubertien ! "

Page des libraires
" Avec ce roman centré sur les conséquences possibles de certaines orientations de notre société et les réactions qu'elles engendrent, Jean-Pierre Hubert propose une belle réflexion sur le rôle social et les dangers de l'uniformisation "
(Olivier Legendre - Coup de cœur librairie Sauramps)

La Revue des Livres pour Enfants
" Le dernier livre de Jean-Pierre Hubert est encore un bon roman de science-fiction (…). D "une lecture très agréable, Les Sonneurs noirs est à la fois un roman d'aventures et un roman engagé… un cocktail tout à fait réussi. "
(S.M.)

Galaxies
" En effet, pour défendre la musique, une de ses passions, Jean-Pierre Hubert a choisi une intrigue aux ressorts classiques. Il atteint pleinement son but, réussissant à nous faire partager l'enthousiasme de ces jeunes qui redécouvrent un art perdu, un art ressenti comme un plaisir mais aussi comme un besoin vital. "
(Pascal Patoz)

Je Bouquine
" Bel hommage rendu au pouvoir de la musique ! "

LivrJeun
" Un roman qui dénonce toute forme de dictature et qui démontre que tous les peuples ont besoin de la musique et de la danse pour survivre ( …) Dans un style dynamique et expressif, Jean-Pierre Hubert fait revivre la musique et les chants grégaires ; il fait vibrer le lecteur au rythme de la rébellion menée par un adolescent qui ne peut vivre qu'à travers la musique. A lire absolument "
(Roselyne MALAVIEILLE critique intégrale sur : livrjeun)

La Revue des Bibliothèques
" Une intrigue bien menée qui incite les lecteurs à rêver mais aussi et surtout à réfléchir sur le rôle que peuvent jouer l'amour, la musique et la danse pour soutenir une révolte "
(M.F.)

interCDI
" Le style mélodique de cet ouvrage charme le lecteur. Mélodie douce et légère des hélidoptères qui ravitaillent ces fameux aérobots - énormes ballons géants - , tensions lors des affrontements des rivaux et paroxysme quand le squat de Joz et ses amis explose. La partition-texte est excellente. Un plaisir à lire et presque à écouter "
(Michel Mouillet)

Thèmes

Amour - Amitié - Catastrophe - Danse collective - Dictature - Musique - Révolution -

Caractéristiques

N° 23 - Sortie : janvier 2004 - Age : tout lecteur - couverture illustrée par Manchu - Format 13*20 cm - 9 euros - 240 pages - Collection Autres Mondes (Mango) - ISBN : 2-7404-1690-3

dernière mise à jour le : 31/08/05