Reconstitution
de texte (" Janwitch VII (
) dense. ", pp. 84
à 86)
- En débouchant dans le sous-sol, le
scénario sous le bras, il eut un choc en
apercevant son clone en compagnie de Carole.
Portant avec élégance un de ses
peignoirs de bain, il paraissait soutenir une
conversation ou du moins soutenir des propos
légers avec sa compagne, qui avait une mine
réjouie. A le voir ainsi, qui aurait pu
deviner qu'il ne s'agissait que d'un simple
simulacre ?
- Il lui prit les mains avec
fièvre.
- Carole, j'ai parfois l'impression que ça
va finir par me porter la poisse. Même le
chat n'a que sept vies ! J'ai été
décapité, pendu,
pulvérisé, calciné. Là
c'est par noyade, une mort affreuse dans une ferme
sous-marine envahie par les eaux, comme un rat
surpris par l'inondation des égouts. J'ai
beau penser que c'est lui qui s'y colle à
chaque fois
"
- Janwitch tentait bien, parfois, d'expliquer
à cet ahuri le synopsis de Par le fond, mais
l'autre se contentait de " ah ? " vagues et de
sourires niais. C'était un échec
évident. Mieux valait des doublures muettes.
Cela cachait au moins leurs manques.
- Il se releva d'un mouvement brusque. La
surface scintillante de la piscine avait l'air d'un
miroir trompeur. Non, décidément, il
n'avait plus envie de prendre un bain. Même
dans l'eau dense .
- Janwitch secoua la tête d'un air
pensif.
- Oui, et on me fait mourir à chaque fois
comme si je devais renaître de mes cendres.
Six fois, tu te rends compte ! C'est pourquoi, je
fais une grande consommation de clones et que j'ai
la SPC sur le dos.
- Janwitch était un parfait
demeuré. C'était du moins la
conclusion à laquelle l'acteur était
arrivé au bout d'une semaine de cohabitation
dans sa villa de Pamsroad ; Son clone passait ses
journées au bord de la piscine,
affalé dans un fauteuil, s'exprimait par
borborygmes à peine compréhensibles,
mangeait comme quatre, et dormait plus de quinze
heures par nuit.
- La mine boudeuse, il s'assit au bord de la
piscine, trempant le bout de ses pieds dans l'eau
dense. Il tapa du revers de la main sur le
document.
- Il désignait son clone qui clignait
des yeux d'un air absent .
- Mais, bébé, tu ne voudrais tout de
même pas que ce soit toi !
s'écria-t-elle.
- Je vous dérange peut-être ? "
dit-il d'un ton aigre en s'approchant de la
piscine.
- Carole sourit. Il y avait des moments
où elle savait être autre chose qu'une
petite poupée décorative.
- Mais, Bob, protesta-t-elle, de par tes
rôles, tu as acquis un profil de " looser "
de charme. Le public te veut comme ça, et il
serait terriblement déçu de ne pas te
voir à la fin du film
"
- - C'est la foutue histoire d'un brave type
qui exploite une ferme sous-marine dans Windsor
Bay. Tu imagines ça, Carole ? Moi qui ait
toujours détesté la mer.. .
- Tu y arriveras comme toujours, dit la blonde, tu
es un grand professionnel. Aucun rôle ne te
fait peur. "
- Devant la mine interloquée de Carole,
il regretta aussitôt son éclat.
N'avait-il pas l'air d'être jaloux de sa
copie ? C'était un comble !
- Toi
travailler ? dit Janwitch-bis en
désignant du doigt l'épaisse liasse
du scénario.
- Oui, Tarzan, moi travailler, contrairement
à certains ", dit-il dans un soupir.
- - Où est-il cet abruti ? se demanda
Janwitch. A tous les coups il doit être
encore à glander à côté
de la piscine, pendant que je bosse
Eh bien,
moi aussi je vais aller prendre un bain, ça
va me détendre ! "
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