Fiche III :

La musique, quelles missions ?

       

Plan de la fiche III : La musique, quelles missions ?


Dans cette partie, quelques questions (avec référence des pages et des chapitres) pour mettre en valeur les différents aspects du sujet principal du roman Les Sonneurs noirs : la musique.

III.a. La musique, un art égoïste ?

III.a.1. Musique et mission de dialogue. Les instruments.

III.a.2. Musique et mission pacifique de rapprochement.

III.a.3. Musique et mission de langage universel.

III.b. La musique, un art subversif ?

III.b.1. Musique et ordre établi.

III.b.2. Créativité et théorie officielle.

III.b.3. Réflexion : deux propositions de recherche à partir de la postface de Gilles Servat.     
          

   

La musique dans Les Sonneurs noirs : quelles missions ?

 

III.a. La musique, un art égoïste ?

    Dans cette partie, quelques questions (avec référence des pages et des chapitres) pour mettre en valeur les différents aspects du sujet principal du roman Les Sonneurs noirs : la musique.

III.a.1. Musique et mission de dialogue. Les instruments.

La musique permet création et dialogue.
Tout au long du roman, Joz tente de communiquer avec Bruleh :

    • Grâce à quel objet musical ? (réponses p.44-45, chapitre 4 " le défi " et p.210 chapitre 17 "Reviens ! ")

Voici la liste des instruments dans le roman :

    • Classez-les en deux colonnes : ceux que nous connaissons d'un côté, et les autres.
      Un tap-tap / une flûte / des prolongateurs / un harpamain / un harmonica / un carillon / l'harmuse.

    • Précisez la nature de chacun de ces instruments : à vent, à cordes, à clavier, à percussion ? Avec anche ou sans anche  ? (Pour vous aider, relisez la description de l'harmuse page 131, chapitre 11, "Autres harmonies" et la page 181 du chapitre 15, "Les sorciers noirs")

    • C'est Amance qui offre à Joz le seul instrument venant du passé : lequel ? (réponse pages 113-114, chapitre 9, "Nouvelle donne")
    • Parmi les instruments connus de nous, Joz en fabrique un seul : lequel ? Il le fait " sonner " avec quel autre ? (pages 85-86, chapitre 7, "Le hangar des flots").
    • Quel est l'instrument que le musicien offre en premier cadeau à Bruleh ? (page 18, chapitre 1, "Rencontre").

En fabriquant des instrument, Joz retrouve instinctivement la tradition populaire - et non savante - des musiciens.

    • Qui se joint à lui pour en créer ? ( page 131, citée plus haut )
    • Avec quel instrument, cité plus haut, réinvente-t-il le rythme ? (idem)

Un chapitre entier est consacré à L'infrachord , décrit au chapitre 6. (Il faut prononcer le " ch " de la dernière syllabe comme " k ", comme le " ch " de " chorale " !)

    • Comment l'imaginez-vous et pourriez-vous le dessiner ?
    • Quels sons reproduit-il ?(page 72)

L'infrachord est le symbole de la musique officielle. Un concert tout aussi officiel - et payant ! - est programmé.

  • Quels sont les effets visuels et tactiles qui accompagnent l'infrachord ? (pages 70 à 72)
  • Entre rythme et puissance, que diffuse-t-il ? Et quelles sont les réactions des participants ? (page 73).

Mis au défi de jouer du harpamain, Joz ose proposer une mélodie (page 76).

    • Comment interprétez-vous ce qu'il a suscité auprès des auditeurs ?

III.a.2. Musique et mission pacifique de rapprochement.

Joz réinvente la musique traditionnelle, mais également sa transmission, en l'alliant à la danse et à la voix. Or la voix n'est pas reconnue comme instrument à Holoss !

    • Quel est le rôle de la danse collective dans cette renaissance ? (page 87, chapitre 7, "Le hangar des flots" : Bruleh danse, puis Allia).
    • Décrivez cette danse collective ou relevez quelques passages qui vous ont frappés, notamment pages 182-183, lors de l'arrivée des amis chez les Sorciers noirs, chapitre 15.

La musique permet l'improvisation des Sonneurs noirs qui chantent en chœur et dansent en rond - et non pas en couples - lors de la fête ( pages 190 à 193, chapitre 16).

    • Cette musique est-elle une copie du passé ou un art nouveau ?
    • Réagissez aux propos de Bruleh qui explique à Joz le changement apporté par sa musique, page 220 , fin du chapitre 18.
    • Après la lecture des pages proposée ci-dessus, précisez quel rôle joue la musique associée à la danse et à la chanson.

La musique permet un rapprochement social.
Ainsi, les habitants du cercle 1 de Holoss se déplacent à l'extérieur pour danser. C'est la musique encore qui lie très étroitement Joz et Amance, l'étranger ( page 113, chapitre 9 "Nouvelle donne" ou encore pages 134 à 137, chapitre 11, "Autres harmonies").

Mais ce sont les concerts surtout qui rassemblent.

    • Comparez le concert du hangar des flots, payant ( pages 72-73, chapitre 7) et celui de l'Eole (chapitre 17).
    • Qu'est-ce qui a changé : autres instruments, attitude du public, prolongateurs ?
    • Dans les deux cas, qu'apporte la musique à ceux qui l'écoutent ?

La musique n'a pas de frontières.

    • Comment comprenez-vous la mission de l'Eole telle qu'elle est décrite dans l'épilogue ?

Terpso, d'où vient Bruleh, est l'une des villes flottantes autour de Holoss.

    • On peut rapprocher ce nom de celui de Terpsichore : mais qui est ce personnage ?

III.a.3. Musique et mission de langage universel.

La musique transmet aussi des émotions.

  • Relisez les pages 181 et 182 (chapitre 15, "Les Sorciers noirs") : Joz joue de l'harmuse pour s'allier la tribu; il pleure... Mettez ce passage en parallèle avec le texte de George SAND, extrait des Maîtres Sonneurs, 4ème veillée, (Folio classique n°1139, pages 116 à 118)

            "Il regardait Brulette qui s'était appuyée contre une chaise et qui avait la figure tournée du côté du mur.
             Comme elle ne disait mot, Joset fut pris d'une flambée de colère, soit contre elle, soit contre lui-même, et je le vis faire comme s'il voulait briser sa flûte entre ses mains; mais, au moment même la belle fille regarda de son côté, et je fus bien étonné de voir qu'elle avait des grosses larmes au long des joues.         Alors Joseph courut auprès d'elle, et, lui prenant vivement les mains:
             - Explique-toi, ma mignonne, dit-il, et fais-moi connaître si c'est de compasslon pour moi que tu pleures, ou si c'est de contentement?
             -Je ne sache point, répondit-elle, que le contentement d'une chose comme ça puisse faire pleurer. Ne me demande donc point si c'est que j'ai de l'aise ou du mal ; ce que je sais, c'est que je ne m'en puis empêcher, voilà tout.
             - Mais à quoi est-ce que tu as pensé, pendant ma flûterie? dit Joseph en la fixant beaucoup .
             - A tant de choses, que je ne saurais point t'en rendre compte, répliqua Brulette.
             - Mais enfin, dis-en une, reprit-il sur un ton qui signifiait de l'impatience et du commandement.
             - Je n'ai pensé à rien, dit Brulette ; mais j'ai eu mille ressouvenances du temps passé. Il ne me semblait point te voir flûter, encore que je t'ouïsse bien clairement; mais tu me paraissais comme dans l'âge où nous demeurions ensemble, et je me sentais comme portée avec toi par un grand vent qui nous promenalt tantôt sur les blés mûrs, tantôt sur des herbes folles, tantôt sur des eaux courantes ; et je voyais des prés, des bois, des fontaines, des pleins champs de fleurs et des pleins ciels d'oiseaux qui passaient dans les nuées. J'ai vu aussi, dans ma songerie, ta mère et mon grand père assis devant le feu, et causant ded choses que je n'entendais point, tandis que je te voyais à genoux dans un coin, disant ta prière, et que je me sentais comme endormie dans mon petit lit. J'ai vu encore la terre couverte de neige, et des saulnées remplies d'alouettes, et puis des nuits remplies d'étoiles filantes, et nous les regardions, assis tous deux sur un tertre, pendant que nos bêtes faisaient le petit bruit de tondre l 'herbe ; enfin, j'ai vu tant de rêves que c'est déjà embrouillé dans ma tête; et si ça m'a donné l'envie de pleurer, ce n 'est point par chagrin, mais par une secousse de mes esprits que je ne peux point t'expliquer du tout.
             - C'est bien! dit Joset. Ce que j'ai songé, ce que j'ai vu en flûtant, tu l'as vu aussi! Merci, Brulette! Par toi, je sais que je ne suis point fou et qu'il y a une vérité dans ce qu'on entend comme dans ce qu'on voit. Oui, oui! fit-il encore en se promenant dans la chambre à grandes enjambées et en élevant sa flûte au-dessus de sa tête; ça parle, ce méchant bout de roseau; ça dit ce qu'on pense; ça montre comme avec les yeux; ça raconte comme avec les mots; ça aime comme avec le coeur; ça vit, ça existe !"


III.b. La musique, un art subversif ?

    III.b.1. Musique et ordre établi.

    Résumé avec renvois à la lecture :

    • Le pouvoir établi à Holoss repose sur la notion d'équilibre (page 16, chapitre 1).
      Toute musique est bannie, tout musicien est considéré comme contrevenant.
    • Les Eveillés ont mis en place des " hexas ", véritables organes de la répression, chargés de la police portuaire.
      Des exemples d'attaques des hexas contre le hangar des flots se retrouvent au chapitre13, et contre les Sonneurs noirs chapitre 17 (p.213). Remarquez combien ces assauts sont ciblés !!!
      Les Hexas n'hésitent pas à utiliser des armes interdites pour " punir " Joz en lui injectant un implant sonore (p. 159 ch.13, "L'attaque"). La fuite reste la seule issue pour le musicien (ch.14, "La fuite").
      Mais les sorciers noirs, Joz et ses amis réfugiés dans le cercle 4, s'allient et se révoltent : " Nous ferons taire les tueurs " (p.190-191, ch.16 "Les Sonneurs noirs "). C'est là une véritable révolte contre le pouvoir établi.
    • Les sorciers sont dénommés " noirs " parce qu'ils utilisent du charbon de bois comme camouflage (p.178, ch. 15, "Les sorciers noirs").
      C'est à ce moment de l'histoire que l'adjectif " noir " prend son sens symbolique de subversion, comme l'explique Gilles Servat dans la postface, page 226.
    • N'oubliez pas que " Les Sonneurs noirs vont faire chanter le monde " (p.191, chapitre 16)
      Que peut-on penser de ce programme révolutionnaire " musical " qui permettrait au monde de vivre avec de nouvelles bases ?

    III.b.2. Créativité et théorie officielle.

    Résumé avec renvois à la lecture :

    • Les autorités imposent un " ordre nouveau " avec un instrument officiel : l'infrachord, " un générateur dernier modèle dont chaque registre restitue un son naturel avec une pureté inégalée…Le son est ce qui existe universellement dans la nature. C'est le bruit du vent, le ruissellement de l'eau… " (page 122, chapitre 10, "L'Académie du Son").
    • Dans la cité d'Holoss, le son naturel est érigé en art officiel et la musique est devenue un art " mauvais ".

    • Voici certaines affirmations tirées du roman Les Sonneurs noirs que vous pourrez discuter. Elles sont extraites des chapitres 10 "L'Académie du Son " et 12 " Retour à la case départ ".
      • p.122 : Le professeur Horlin enseigne que " la musique fait partie de ces pratiques erronées qui [conduisent] le monde à l'implosion ".
      • p.146 : Aïtol explique à Joz qui pratique la musique: " Sans le vouloir, vous réinventez le mal ".
      • p.147 : " La créativité est le démon de l'égoïsme qui poussait chaque nation…à cultiver sa différence "
      • p.147 : " Au nombre des pratiques à risques figure la communication sous différentes formes, dont la musique ".

    III.b.3. Travail de recherche et de réflexion à partir de la postface de Gilles Servat.

    • " La musique est l'art subversif par excellence "(page 223).
      • Trouvez d'autres exemples que ceux cités par le poète-chanteur, passés et actuels, notamment dans la chanson.
      • Pourquoi certains pouvoirs craignent-ils la musique ? .

    • " Peut-on priver l'homme de musique ? " (p.225).